Quand les premières notes du Boudin réveillent les Champs-Élysées, le 14 juillet, un frisson parcourt la foule. Voici la Légion ! Musique en tête, le pas lent et résolu, le regard à l’infini sous la visière horizontale du képi immaculé, les légionnaires passent, majestueux, insensibles aux vivats, image séculaire de l’audace sans vanité, de fierté sans arrogance, de la force sans haine. Oui, voici, fermant le défilé de notre armée, derrière le drapeau tricolore et les soldats Français par le sang reçu, les héritiers de tous les étrangers devenus fils de France par le sang versé”. C’est ainsi que Pierre Sergent introduit son livre La Légion, en 1985. Même si ce n’est pas sur les Champs-Élysées que le 1er REC a défilé cette année mais sur l’avenue Foch, et que ce sont les pionniers qui défilèrent en tête, l’impression donnée par le
REC est identique : mur vivant, troupe résolue et froidement énergique. Les légionnaires “fiers de leur état” vont de l’avant, calmes et droits... Le reportage de Képi Blanc est là pour en témoigner.
La veille de la fête nationale, comme traditionnellement à l’invitation du Président du Sénat, une cérémonie a regroupé dans le Jardin du Luxembourg, les défilants du 14-Juillet – pionniers, Musique de la Légion et 1er REC, les officiers de la Légion qui servent en état-major à Paris et les amis de la Légion.
Cette prise d’armes revêtait un caractère exceptionnel cette année. En effet, aux côtés du REC désigné pour commémorer les combats de la Libération, se trouvaient les chefs de corps et les drapeaux des deux régiments de Génie Légion pour célébrer les 40e et 25e anniversaires de création des 1er et 2e Régiments étrangers de génie. Alors que ces deux régiments sont en mission pour les Jeux Olympiques et Paralympiques à Paris, leur présence rappelle le caractère sacré de la mission à la Légion, une façon de faire, un esprit dans l’accomplissement de la mission : célébrer le légionnaire bâtisseur, c’est rappeler qu’à la Légion, l’excellence doit s’appliquer dans tous les domaines.
Par ailleurs, cette prise d’armes au Sénat, qui consacre les liens étroits entre la Haute Assemblée et la Légion, a pour objet de fêter l’inscription dans la loi de la naturalisation dite “par le sang versé”, adoptée il y a 25 ans : dispositif à la fois exceptionnel et moralement juste, il permet à l’étranger blessé pour la France d’en devenir pleinement le fils, s’il le souhaite.
Et parmi ces hommes sans nom qui ont fait le choix de servir notre pays, plusieurs ont été mis à l’honneur, que ce soit en étant décorés, médaillés ou en intégrant pleinement la communauté nationale. La Légion peut s’enorgueillir d’avoir en son sein des “Maréchaux”, les meilleurs de ses sous-officiers. Ils sont désormais neuf sous-officiers à être décorés de la Légion d’honneur, représentants tangibles du service avec honneur et fidélité et de la gratitude de la nation.
L’été est le temps des passations de commandement. La Légion est heureuse d’accueillir les nouveaux chefs de corps du 2e REI, du 3e REI, de la 13e DBLE, du 2e REP et du GRLE. Tous nos vœux les accompagnent dans leur commandement. Aux colonels descendants, la Légion leur souhaite le meilleur, les remercie pour avoir présidé pendant deux ans aux destinées de “Monsieur Légionnaire” et leur dit qu’ils seront toujours chez eux à la maison mère. L’été est aussi le temps des promotions et la Légion est fière d’accueillir huit nouveaux officiers à titre étranger, cinq officiers des domaines de spécialité (ODS), trois officiers issus du rang et se réjouit de l’élévation du Père Yanick Lallemand à la dignité de Grand Officier dans l’ordre national de la Légion d’honneur. Qu’ils soient tous chaleureusement félicités.
Enfin, le ministre des Armées vient de lever l’interdiction de porter, par décision ministérielle de 1879, des inscriptions de batailles de 1870-1871 sur les drapeaux et étendards des armées. Aussi, dès la rentrée, le drapeau du
1er Régiment étranger sera enrichi du nom de la bataille de “Coulmiers 1870”, victoire de l’armée de la Loire qui, sous les ordres du général d’Aurelle de Paladines, bat l’armée allemande et délivre Orléans, le 9 novembre 1870, où le 1er Étranger s’illustre par une charge à la baïonnette.
Alors que la trêve estivale s’est installée dans le pays, que beaucoup goûtent au repos et que les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 sont lancés pour trois semaines, ayons une pensée pour ceux qui veillent sur nos concitoyens que ce soit sur la Seine, à Paris ou en Province, en Nouvelle-Calédonie, en Guyane et en opérations.
Le général commandant
la Légion étrangère
| Ref : 894 | Date : 15-08-2024 | 812